LES LAVOIRS ET LAVANDIÈRES

 

En France, les épidémies de choléra, de variole et de typhoïde incitent le Parlement à voter la loi du 3 février 1851

qui accorde un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs couverts et prévoit

que « c'est au lavoir commun que la laveuse trouvera une distribution commode d'eau chaude et d'eau froide, des

appareils de séchage qui lui permettent une économie de temps, et qui lui évite d'effectuer (le blanchissage)

dans l'habitation ».

 

Les travaux étant mis en adjudication sur rabais à la chandelle expliquent chez les entrepreneurs une certaine similitude

de conception et de matériaux. Le lavoir reste en usage jusqu'à la moitié du XXe siècle dans les villes où soit l'eau n'est

pas polluée soit il n'existe pas de blanchisseries, mais leur utilisation est progressivement abandonnée au cours

de ce siècle.

 

Malgré la résistance au progrès des lavandières, le lavoir est remplacé par les lessiveuses, les lavoirs mécaniques,

les machines à laver vers 1950 puis les laveries automatiques. Il subsiste toutefois de nombreux témoignages de

ces sites pittoresques aux styles architecturaux d'une grande variété selon les régions et périodes historiques.

 

Roquevaire.

Ils sont deux côtes à côte à occuper le lieu

À l'entrée du bourg où, du goulet malicieux,

Au bord des berges mues en arches audacieuses,

S’écoule leur Huveaune à l'humeur capricieuse.

 

Ils sont deux côtes à côte à régner sur le lieu,

En s'observant du coin pour rester mélodieux.

Chacun va composer une ode délicieuse

De leur eau nous berçant en notes gracieuses.

 

Ils sont deux côtes à côte à s'imposer au lieu,

À verser leur débit, en partage précieux,

Aux servantes de l'eau, ferventes, élogieuses,

Agenouillées le jour aux tâches laborieuses.

 

Ils sont deux côtes à côte à vivre dans ce lieu,

À réguler leur don pour combattre l'envieux

De la source sortie d'entrailles silencieuses,

Du fleuve suintant des flancs en mystérieuse.

 

Daniel GLIZE

 

 

 

 

 

 

On peut encore voir les pierres plates au bord de l’Huveaune sous le Pont Napoléon.

 

 

 

 

Séchage du linge aux lavandières tout en haut de la

rue des Migraniers, après le pont du chemin de fer.

Pont de l'Etoile.

 

 

 

 

Lavoir à Pont de l'Etoile, sur le CD45 aujourd'hui disparu.

 

 

 

 

 

Lascours.

 

Le lavoir de Lascours a été construit en 1888 en même temps que la fontaine située sur la placette du haut du village. Il était alimenté en eau depuis la source située au fond du vallon du Marseillais, par une canalisation dont il reste encore quelques traces aujourd’hui.

 

Pendant 67 ans le lavoir et la fontaine ont été les seules sources d'approvisionnement en eau du village. Ces ouvrages constituaient à l'époque des lieux privilégiés de rencontres. Tous les habitants s'y croisaient. On imagine aisément les longues causeries qui pouvaient se dérouler là... Les lavoirs sont aujourd'hui des lieux de mémoire importants de notre histoire et de notre patrimoine. La Communauté du Pays d'Aubagne et de l'Etoile et la Ville de Roquevaire, avec le soutien du

Conseil Général des Bouches-du-Rhône ont entrepris la réhabilitation

de cet ouvrage devenu site remarquable. La fontaine qui n'existait pas

sur le lavoir original, a été réalisée par Yan Hamon, Compagnon

tailleur de pierre du Devoir.